NörKa reçoit …

Titre de l’exposition : « Dis, papa, à quoi ça sert de m’avoir fait si c’est pour mourir à la fin ? »
Nom de l’artiste : Etienne Brulefert
Date de l’exposition : du 22 Février au 01 Avril 2023
Vernissage : jeudi 02 Mars 2023 dès 18h

Né en 1970, Étienne Brulefert dessine et peint depuis son enfance. Créer pour exprimer ses doutes a toujours été pour lui une nécessité, une forme de respiration vitale. À la croisée des cultures pour des raisons familiales, il a été profondément choqué par la résurgence de formes d’intolérance, d’obscurantisme et de violences. En quête de réponse il s’est alors lancé dans l’étude approfondie des textes sacrés.

De ces années de recherche est née une production artistique ni purement figurative, ni réellement abstraite, qui cherche d’ailleurs à dépasser ces classifications pour privilégier l’essentiel, à savoir les interrogations qu’elle suscite. Pour cela, il met à jour les strates que constitue la construction – habituellement invisible – d’une réalité. À l’instar du travail d’Ernest Pignon-Ernest, il juxtapose et superpose des époques différentes en utilisant des techniques anciennes et contemporaines, telles que l’estampe, le dessin, la peinture, le collage, le spray, le frottis et l’empreinte.

Les toiles, papiers, ardoises et pages de livres anciens sont autant les supports que les témoins de ces temporalités et pensées différentes. Par ce travail, il n’affirme rien, au contraire, il invoque le doute. Il nous invite à prendre du recul, à questionner notre fibre spirituelle, nos croyances et nos certitudes.

Etienne Brulefert

Après « Que la punition soit belle » en 2021, la galerie NörKa accueille à nouveau Étienne Brulefert qui présente «Dis, Papa, à quoi ça sert de m’avoir fait si c’est pour mourir à la fin ?». Avec ce travail, il propose de questionner notre rapport aux croyances, notamment la perspective de la mort qu’il nous invite à regarder en face, à apprivoiser. Et non à la craindre, alors qu’elle est souvent utilisée dans les textes sacrés pour effrayer, menacer et promettre un Au-delà, sous conditions…

Mais quelle est l’empreinte de ces textes sur la société actuelle ? Comment lire ces textes écrits pour certains, il y a des millénaires ? Quelle pertinence accorder à ces écrits qui oppose le profane et le sacré, le bien et le mal, l’obligation et l’interdit ? Et enfin, la violence n’est-t-elle pas inhérente au genre humain plutôt que soumise à la tentation d’un prétendu mal ?

Que nous le réfutions ou que nous le revendiquions, nous sommes tous le produit d’un héritage spirituel, religieux. De la condition féminine à notre relation à la mort, le travail d’Étienne Brulefert nous pousse dans nos retranchements et nous interpelle sur la façon dont cet héritage continue à façonner notre monde.

Depuis plus de 20 ans, Étienne joue avec nos émotions et questionne les convictions qui tendent à se diffuser, même décorrelées du fait religieux. Particulièrement grâce à la digitalisation des moyens de communication qui facilitent la propagation de toute parole.

Avec « Digitalise-moi », il montre le visage d’une femme progressivement flouté jusqu’à disparaitre, avalé par un arrière plan composé de textes anciens. Quand certains pays reviennent sur le droit à l’avortement, cette œuvre vient nous rappeler que des croyances millénaires continuent à limiter le droit des femmes à disposer librement de leur propre corps.

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