Christian me confiait : « c’était le soir, tard et je dus faire vite, deux prises pas plus, afin de profiter de cette lumière singulière et éviter une pose trop longue à ces deux passants qui n’avaient pas particulièrement saisi sa démarche ».

C’était en Août 2019, dans les rues de la ville de Montpellier, que le regard de Christian fut happé par la perspective de ce pont sans fin, l’équilibre précaire des deux lampadaires, le ciel qui nimbait la scène d’une atmosphère ouatée et hors du temps.

Il décida alors de saisir cette scène en un plan plus large qu’à l’accoutumée et de composer son cadrage avec ces lignes de force apparentes, celles du bâtiment à droite de l’image, celles du pont qui dessinaient une ligne de force allant de la droite vers la gauche, mais également celles que formaient les lampadaires ouvrant un accès visuel directement orienté vers le ciel.

La principale difficulté pour Christian Poncet était de diriger à distance « les deux figurants » dans le brouhaha environnant de la ville. Il prit donc place en contrebas à une trentaine de mètres du pont, tout en essayant au seul son de sa voix, de communiquer les informations nécessaires au bon positionnement des deux protagonistes. A ce moment-là, il eut maintes fois l’occasion de regretter de n’avoir pas un porte-voix comme un metteur en scène sur le tournage de son film …Moteur, ça tourne et Action !